Au tournant des années 2000, Caramail n’était pas seulement un service de messagerie : c’était un vrai lieu de vie numérique, un endroit où l’on passait des soirées entières à discuter avec des inconnus qui finissaient parfois par devenir des amis… ou plus. Aujourd’hui encore, ceux qui l’ont connu s’en souviennent avec une pointe de nostalgie. Le tchat de Caramail avait cette ambiance un peu bricolée, un peu improvisée, mais incroyablement vivante. Et surtout, il reposait sur une série d’onglets qui, chacun à sa manière, donnaient du rythme aux discussions.
L’onglet Infos
C’était l’endroit où les admins prenaient la parole, et quand ils parlaient, tout le monde le voyait. Que ce soit pour rappeler une règle, annoncer une maintenance ou calmer une embrouille qui prenait un peu trop d’ampleur, leurs messages apparaissaient clairement dans cette zone. On pouvait aussi y voir qui nous avait ignoré, ce qui provoquait parfois quelques petites vexations, mais aussi des rires ou des incompréhensions typiques de l’époque. Cet onglet jouait un rôle plus important qu’on le croit : c’était le panneau d’affichage officiel du tchat.
L’onglet Salons
Le cœur battant de Caramail. Ici se regroupaient tous les salons permanents, mais aussi les salons publics créés par les utilisateurs. On pouvait voir d’un coup d’œil combien de personnes étaient connectées dans chaque salon, ce qui permettait d’éviter les pièces vides ou, au contraire, d’aller se mêler à une foule déjà en pleine conversation. On pouvais créer un nouveau salon en quelques clics, souvent pour un sujet qui nous passionnait dans l’instant, ou simplement rejoindre un salon existant pour voir “qui traîne par là”. C’était un passage obligatoire pour trouver l’ambiance du moment.

L’onglet Connectés
Un outil finalement très moderne pour l’époque. Il permettait de chercher des utilisateurs soit par pseudonyme, soit par ville. Beaucoup s’en servaient pour retrouver des connaissances rencontrées la veille, ou pour discuter avec des gens “pas trop loins”. C’était aussi un moyen de croiser plusieurs fois les mêmes pseudos et de commencer à reconnaître quelques habitués. On se rend pas toujours compte aujourd’hui, mais c’était une sorte d’annuaire vivant du tchat.

L’onglet Amis
Là où se formaient les débuts de petites communautés plus personnelles. On pouvait y classer ses contacts favoris, vérifier leur statut – en ligne, occupé, absent – et attendre leur arrivée dans un salon. Certains passaient plus de temps à surveiller cet onglet qu’à parler, simplement pour guetter la connexion d’un pseudo particulier. C’était un peu notre “liste de proches” avant les réseaux sociaux.


L’onglet du Salon en cours
Dès qu’on entrait dans un salon, cet onglet devenait le centre de notre attention. C’était ici qu’on discutais avec tout le monde, qu’on suivait les conversations parfois rapides, qu’on se glissait dans un échange ou qu’on lançait un nouveau sujet. L’ambiance était déterminée par les gens présents, et on apprenait vite à reconnaître les pseudos récurrents, les blagueurs, ceux qui cherchaient le débat et ceux qui étaient juste là pour passer un bon moment.

Les onglets Privés
Enfin, il y avait les fameux privés. Lorsqu’une conversation générale devenait trop intéressante ou trop personnelle, un utilisateur envoyait un message privé, ouvrant un nouvel onglet dédié. Plusieurs pouvaient s’accumuler en même temps, ce qui créait un vrai jonglage entre les discussions publiques et les échanges plus discrets. Beaucoup de belles rencontres – et parfois quelques dramas – naissaient dans ces onglets-là.

Caramail, avec ses onglets simples mais diablement efficaces, offrait une expérience sociale qu’on retrouve difficilement aujourd’hui. Moins sophistiquée, peut-être, mais chaleureuse, spontanée, et pleine de souvenirs encore vivants pour ceux qui y ont passé une partie de leur adolescence ou de leurs nuits blanches. Un tchat qui avait une âme, tout simplement.
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